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Caractéristiques générales de l'espèce
La Lamproie marine (Petromyzon marinus) appartient à la famille des Petromyzontidae et à l’infra-classe des agnathes, qui correspond à la forme la plus primitive des animaux vertébrés actuels.
Les agnathes ne sont pas des poissons ! A la différence de ces derniers (et de tous les autres vertébrés), ils possèdent un disque buccal au lieu d’une mâchoire articulée. Cet orifice est garni de nombreuses dents, qui permettent à la Lamproie marine de parasiter des poissons pour se nourrir (on parle d’ectoparasitisme). Cette espèce anguilliforme a une couleur jaunâtre tachetée de brun sur le dos et la partie supérieure des flancs. Elle possède 7 pores branchiaux alignés sur les côtés de la tête. La taille commune de l’adulte est de 80 cm (0,9-1 kg), mais elle peut atteindre 120 cm pour plus de 2 kg.
Du fait des fortes réductions d’effectifs enregistrées sur l’ensemble de son aire de répartition française, l’espèce est aujourd’hui classée en danger d’extinction en France, et figure sur la liste rouge de l’U.I.C.N. Les observations réalisées en Méditerranée semblent aller dans le sens de cette classification, avec une population de lamproies marines à l’état de relique et seulement quelques observations ponctuelles.
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Cycle de vie
Tout comme l‘Alose feinte de Méditerranée, la Lamproie marine est un migrateur amphihalin anadrome qui remonte les cours d’eau pour se reproduire. La migration a lieu de décembre jusqu’à fin juin, tandis que la reproduction se déroule d’avril à juillet, lorsque la température de l’eau est comprise entre 15°C et 23°C.
La lamproie construit un nid dans des zones courantes à granulométrie grossière (cailloux/graviers). Les géniteurs ne survivent pas à la reproduction (on parle alors d’espèce sémelpare). Après l’éclosion, les larves (appelées ammocètes) migrent vers des zones sablo-limoneuses où elles s’enfouissent pour y poursuivre leur croissance durant 4 à 6 ans avant de regagner la mer.
Pour en savoir plus :
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Stade de développement
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Ammocète (juvénile)
Les larves ammocètes éclosent après 10 à 15 jours d’incubation. Dépourvues d’yeux, elles s’enfouissent immédiatement dans le sable du nid. Après une quarantaine de jours, les larves qui mesurent désormais environ 1 cm migrent vers des zones sablo-limoneuses appelés des « lit d’ammocètes ». Elles poursuivent leur croissance durant plusieurs années, en sortant périodiquement leur tête vers l’amont. De cette manière, elles peuvent oxygéner leurs branchies, tout en filtrant des particules pour s’alimenter.
Les Lamproies marines passent une majeure partie de leur cycle biologique en eau douce. Lorsque qu’elles atteignent 13-15 cm, les ammocètes se métamorphosent selon un processus complexe pour s’adapter à la vie en mer. Les subadultes développent alors une teinte bleutée et des yeux proéminent
Ci-dessus : Une larve ammocète, parfois appelée « Lamprillon »
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Lamproie marine (adulte)
Une fois en mer, les individus vont poursuivre leur croissance en parasitant d’autres espèces aquatiques (aloses, maquereau, hareng, lieu, et même des cétacés…), en se nourrissant principalement de sang. Les lamproies grandissent pendant environ 2 ans, avant de revenir se reproduire dans les cours d’eau continentaux. Une fois le site de reproduction atteint, les adultes ré-aménagent une partie du lit de la rivière en utilisant leur disque buccal pour confectionner de véritables « nids ». Les affrontement entre mâles sont courants lors de cette période.
Ci-dessus : Plusieurs lamproies adultes. Les mâles sont reconnaissable grâce à leur bourrelet dorsal, absent chez les femelles. (Source : B. Adam, Biotope)
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